4eme épisode : Le métier qui n'existe pas
Vous êtes bien convaincu que pour manipuler des explosifs, une formation et une qualification sont indispensables.
Qui imaginerait qu’un amateur soit autorisé à entreprendre des tirs de mine en carrière, à manipuler des dispositifs de sécurité équipant les automobiles ou à pratiquer le commerce de munitions pour la chasse ou le tir ? Personne.
Pourtant, se présentent dans les collectivités locales une foule d’ « artificiers » proposant leurs services pour la fourniture et le tir du feu d’artifice organisés par celles-ci.
Plus de neuf sur dix sont des imposteurs. Ils se prétendent artificiers en s’appuyant sur un simple certificat de qualification au tir des artifices, dit C4/T2 niveau 1 ou 2. Ce certificat est distribué (et le mot est faible) à l’issue d’une formation de cinq jours (souvent réduits à quatre jours, examen final compris), trop souvent plus ou moins bidon.
Mais même s’il s’agit d’une formation dispensée dans le respect du cahier des charges légal - il en existe tout de même -, elle ne donne que le droit d’installer et tirer les feux d’artifices. Pas celui de les vendre ou de les manipuler.
Car pour vendre de la marchandise, il faut d’abord en disposer, c'est-à-dire en stocker. Car pour faire un feu, il faut assembler cette marchandise à la manière du fleuriste qui prépare un bouquet, c'est-à-dire manipuler.
Et le stockage et la manipulation d’explosifs sont soumis à des contraintes particulières très lourdes, en termes de moyens et en terme financier.
Pour éluder la question du stockage et de la manipulation, l’écrasante majorité de ces « artificiers » d’opérette adoptent des méthodes d’évitement du genre « je suis livré le jour du tir sur le site du tir », qui ne résistent pas un seul instant à l’analyse et démontrent leur absence de professionnalisme.
Ces méthodes mettent en situation délicate l’organisateur (souvent le maire), qui certifie exactes les informations portées dans le document CERFA, formulaire de déclaration du spectacle pyrotechnique, sous son entière responsabilité, sans vérifier la sincérité des données fournies par l’artificier.
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